Avec la troisième édition de ce jeune festival de photo nature qui se déroulera les 29 et 30 janvier prochains à Saint Berthevin en Mayenne, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur ce festival qui est aussi un concours photo.
Nous nous sommes ainsi entretenus avec Yves Chauvin et Eric Médard, deux des fondateurs du festival.
Adepimage: Vous êtes deux des membres fondateurs du festival photo nature « Festimages-nature », pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Yves : Je suis fondateur et président de Cardamine, une association agréée de protection de l’environnement.
Eric : Photographe naturaliste depuis 20 ans (Et oui !!), je suis arrivé en Mayenne depuis une dizaine d’année. Lorsque Yves m’a proposé il y a 3 ans de créer un festival de photographie animalière, je dois dire que je n’y ai d’abord pas cru. Puis voyant son enthousiasme, il était impossible de ne pas y répondre. Le succès du festival et du concours semble bien lui donner raison.
Mon travail au sein du festif est surtout lié à l’image. Organisation et définition des catégories du concours, constitution du jury, recherche des exposants et conférenciers et vérifications des images lauréates en lien avec le règlement.
Adepimage: Pouvez-vous nous présenter le festival?
»Eric’‘ :Yves en est l’investigateur total ! Le festival commence à être un peu connu chez nous mais paradoxalement plus connu au delà des frontières de la région sans doute grâce aux forum (ndlr: internet) de l’image nature.
Yves :J’ai toujours aimé la photo, la nature et les nouvelles technologies; plutôt que d’avoir une soirée projection, je souhaitais depuis plusieurs années créer un concours photo. J’ai eu l’idée d’associer mes 3 passions dans ce but, ce qui signifie gérer un site à l’année (avec l’aide de Internet asso), suivi d’un festival avec l’aide des associations pour présenter ces œuvres qui mettent si bien en valeur la nature.
Adepimage: Quelles ont été les principales difficultés de lancement de la première édition?
Eric : Je laisse Yves répondre.
Yves : Dans un premier temps présenter et faire accepter ce projet, trouver des partenaires et un financement, ce qui a représenté déjà plusieurs mois de travail! Ecouter les demandes des partenaires intéressés, puis mettre en œuvre le site internet (avec l’aide de Bernard,puisque aucune autre personne ne s’en sentait les capacités et que les jeunes étudiants contactés ne pouvaient pas l’assurer) ; ces difficultés sont toujours présentes puisque ce concept ( site, concours, et festival) me mobilise 3 heures par jour à l’année, y compris pendant les vacances (avec des difficultés aussi simples que de trouver un point wifi par exemple..)
Adepimage: Festimages est un jeune festival, puisqu’il en est à sa troisième édition cette année, comment ressentez-vous son évolution?
Eric : Radio France nous donne un sérieux coup de pouce! La fréquentation était vraiment en hausse l’an passé, reste à concrétiser cette année. Contre toute atente, une énorme demande des scolaires est faite cette année, ils pourront voir l’expo des photos primées la semaine suivante. A nous de permettre la participation des écoles en 2012 et ce sera je pense pour le festival un grand pas en avant.
Yves : La montée en puissance a été rapide : intérêt du public surtout , des passionnés, et ce en dehors de nos régions (est de la France, Belgique, Suisse…). C’est plus difficile dans les pays non-francophones ainsi que localement. Nous aimerions que les médias au moins du Grand Ouest relayent plus cette manifestation, ce qu’on ne retrouve pas dans un rayon de 500 km.
Adepimage : Festimages, c’est aussi un concours photo qui s’est déjà bâti une solide réputation en peu de temps. Vous attachez une attention tout particulière à la transparence et au respect du règlement, ce que peu de concours font, pourquoi cette particularité?
Eric : Un règlement est fait pour être lu et respecté. La règle veut que les images ne soient pas recadrées à plus de 20% de leur surface initiale (ce qui fait peu) et que la colorimétrie de l’originale ait été respectée. Ces points sont très importants à nos yeux car ils garantissent d’un véritable travail du photographe naturaliste au moment de la prise de vue et non pas derrière son ordinateur. L’imagerie numérique permet toutes sortes de transformations aujourd’hui mais la photographie naturaliste est une photographie liée à la réalité naturelle(ndlr: comprendre celle de la nature). Pour être crédible, les photographes naturalistes doivent montrer le vrai et ce avec le plus d’esthétisme possible pour toucher le public. Dans le cadre d’un concours, il s’agit bien de savoir quelles sont les images les mieux réussies sur le terrain et non pas derrière l’écran. C’est pour cela que le format original de l’image est exigé et l’image proposée par le participant est soigneusement vérifiée.
C’est ainsi que de très nombreuses photographies ont été écartées après avoir pourtant été choisies par le jury. Elles ne correspondaient pas aux exigences du règlement. C’est d’ailleurs très surprenant lorsque l’on est à ce niveau de qualité d’image, d’autant plus que parfois les images ne gagnaient rien à être modifiées à ce point.
C’est une véritable question éthique de la photographie animalière qui fera sans doute de plus en plus débat mais qui est selon nous essentielle.
Yves : Transparence en effet ; tant pour le règlement qui doit être le plus complet mais aussi très clair ( on a sans doute des progrès à faire dans ce sens pour que les participants en prennent bien connaissance : éviteraient enter 5 et 25 % des rejets des clichés selon les catégories et les éliminations pour non respect du recadrage ou des modifications autres que la luminosité et le contraste), transparence du jury qui comprend à la fois des photographes mais aussi des représentants des partenaires et des associations pour éviter un classement prenant en compte des affinités, transparence de la pré-sélection : connue de tous par le biais du site, vérification de chacun des clichés par au moins 2 personnes, nous estimons que cette éthique fera la valeur de ce concours et festival et qu’il sera apprécié des photographes et du public; et ne souhaitons pas qu’il puisse faire l’objet de polémiques; même si une erreur est toujours possible ( tant humaine que matérielle)
Adepimage: Quelles orientations voudriez-vous faire prendre au festival?
Yves : En premier pouvoir le poursuivre et le pérenniser dans le temps : ce qui signifie trouver les partenaires et un budget en progression (que nous devons avoir en notre possession en avril de chaque année) pour pouvoir établir le règlement du concours.
Faire que les partenaires tant privés que institutionnels comprennent tout l’intérêt de ce concours et festival qui met en avant la nature et la biodiversité, les nouvelles technologies et la culture (art photographique etc).
Le faire encore monter en puissance : allongement de sa durée sur plusieurs jours (sensibiliser les jeunes); plus d’exposants, peut-être plus de catégories (on nous demande régulièrement des catégories supplémentaires)
Trouver des prestataires ou temps de salariés, avoir des moyens d’hébergement ( tant locaux que serveurs) pour qu’il ne repose pas seulement sur du bénévolat
Eric : Développer le festival sur trois journées pour permettre la participation des scolaires, ainsi que la création d’un poste salarié permanent sur le festival de façon à alléger un peu le travail des bénévoles et en particulier celui de Yves ! Devenir indispensable aux yeux des élus pour le développement du département !!
Adepimage: Merci à tous les deux pour votre investissement, rendez-vous le we prochain à Staint Berthevin et longue vie au festival!
Le site de Festimages-nature